Santé et Traitement du Paludisme en Côte d’Ivoire – Le combat au quotidien contre un fléau ancestral

Santé et Traitement du Paludisme en Côte d'Ivoire - Le combat au quotidien contre un fléau ancestral

En Côte d’Ivoire, le paludisme représente un défi sanitaire d’une ampleur colossale avec des millions de cas répertoriés chaque année. Endémique sur la quasi-totalité du territoire national, cette maladie parasitaire charrie son lot de complications parfois mortelles et demeure l’une des principales causes de mortalité infantile.

Face à ce fléau, une lutte de tous les instants doit être menée pour tenter d’enrayer la transmission du parasite Plasmodium et garantir à chaque Ivoirien l’accès à des soins et traitements efficaces. Voici un tour d’horizon complet des enjeux, des stratégies déployées, mais aussi des obstacles qui persistent encore sur le terrain.

Reconnaître et détecter au plus vite : un impératif vital

Le paludisme peut rapidement devenir une maladie grave et mortelle si elle n’est pas prise en charge correctement dès l’apparition des premiers symptômes. Une phase cruciale durant laquelle tout retard pourrait s’avérer fatal, en particulier chez les personnes les plus vulnérables…

>> Reconnaître les symptômes du paludisme – Guide spécifique pour la Côte d’Ivoire

Chez un adulte en bonne santé, les premiers signes avant-coureurs ressemblent généralement à un état grippal avec fièvres, sueurs froides, céphalées et douleurs musculaires diffuses. Chez le jeune enfant et le nourrisson, on surveillera particulièrement la survenue soudaine de fièvre élevée, supérieure à 38,5°C, accompagnée de vomissements.

Mais lorsque le paludisme prend une forme grave, les signaux d’alerte se multiplient avec notamment fièvres hémorragiques, troubles neurologiques, défaillances organiques, etc.

En Côte d’Ivoire comme ailleurs, l’identification rapide de ces symptômes demeure une étape cruciale qui, associée à un diagnostic médical précoce, conditionne les chances de réussite du traitement. L’éducation et la sensibilisation des populations sur ce front revêtent donc un enjeu considérable sur lequel les autorités sanitaires se mobilisent activement.

>> Importance du diagnostic et du traitement précoces – Éducation pour la Côte d’Ivoire

Décrypter les protocoles thérapeutiques

Une fois l’infection diagnostiquée, tout l’enjeu réside dans l’administration du traitement antipaludique approprié dans les meilleurs délais. Car si le paludisme simple peut être soigné efficacement par les combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA) recommandées par l’OMS comme Coartem® ou Artiplan®, le paludisme grave nécessite lui une prise en charge nettement plus intensive…

>> Options de traitement du paludisme – Protocoles actuels et défis en Côte d’Ivoire.

En cas de neuropaludisme ou de complications vitales, un traitement intraveineux par artésunate doit être initié dans l’urgence en milieu hospitalier pour sauver le patient. Une intervention d’autant plus cruciale pour les cas sévères chez la femme enceinte ou le jeune enfant.

Les stratégies de chimioprévention mises en place comme les traitements préventifs intermittents chez ces populations à risque permettent par ailleurs de rompre certains chaînes de transmission du parasite.

Mais de nombreux obstacles persistent sur le terrain en Côte d’Ivoire pour garantir l’accès à ces soins essentiels dans les délais optimaux.

Le suivi et la gestion au plus près du terrain

Au-delà de la phase initiale de traitement, un suivi thérapeutique rigoureux des malades pendant plusieurs jours s’avère indispensable pour s’assurer de l’élimination complète du parasite Plasmodium, prévenir toute rechute et détecter rapidement d’éventuelles complications.

>> Suivi et gestion des cas de paludisme – Stratégies en Côte d’Ivoire.

Ce processus suit un circuit bien établi au sein du système de santé ivoirien, depuis les premiers soins administrés dans les centres de proximité jusqu’aux services hospitaliers en cas d’aggravation. Un véritable maillage de surveillance où de nouvelles stratégies sont continuellement déployées pour rapprocher la lutte au plus près des populations…

À l’image des programmes visant à former des relais villageois ou des agents de santé communautaires pour identifier les malades au sein même des communautés enclavées. Des acteurs essentiels chargés de faciliter l’aiguillage vers les soins, le contrôle de l’observance des traitements mais aussi la promotion de la prévention sur le terrain.

Parallèlement, la lutte antipaludique s’appuie sur le déploiement d’équipes mobiles pour des campagnes de dépistage et de tests de diagnostic rapide (TDR) réguliers, notamment dans les zones à hauts risques.

Dans les banlieues des grands centres urbains comme Abidjan, la mobilisation citoyenne et communautaire contre la recrudescence des foyers épidémiques représente également un axe stratégique prioritaire.

Lever tous les obstacles d’accès aux soins

Mais quelle que soit l’ampleur des programmes et des dispositifs de lutte déployés, les carences en termes d’accès aux soins dans certaines régions d’Afrique subsaharienne ne cessent de saper durablement l’efficacité des efforts engagés contre le paludisme.

>> Accès aux soins de santé pour les patients atteints de paludisme – Enjeux en Côte d’Ivoire.

Une réalité d’autant plus prégnante en Côte d’Ivoire où près de la moitié de la population reste éloignée des structures de santé de base. Un obstacle renforcé par d’autres facteurs limitants comme l’enclavement de zones reculées, le manque de transports adaptés ou le poids économique difficilement soutenable des frais médicaux pour les foyers précaires…

Sans compter les barrières plus ancrées d’ordre socioculturel. Les taux d’illettrisme élevés, la persistance des croyances traditionnelles et la défiance d’une partie des populations envers les structures médicales officielles demeurent autant de freins psychologiques tenaces.

Dans ce contexte, rapprocher au maximum les soins des malades, lever tous les obstacles logistiques mais aussi éducatifs apparait comme le seul moyen de remporter la bataille sanitaire. Un défi immense que se sont lancées les autorités ivoiriennes avec l’appui des initiatives citoyennes, associatives, et des programmes internationaux.

Car si les mesures de prévention se renforcent d’année en année, l’urgence demeure bien de garantir un traitement efficace pour chaque Ivoirien atteint de paludisme. Un impératif pour sauver des vies mais aussi pour réduire durablement l’impact sanitaire, social et économique dévastateur de ce fléau.

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